Je n'arrive toujours pas à croire que je suis dans cette navette pour Alkrima. S'il y a bien une chose qui me fait peur dans l'univers, c'est Alkrima. Je veux dire, enfin... J'ai toujours eu une peur bleue du feu, alors m'emmener sur une île de volcan en activité permanente... Je pourrais presque croire que mes supérieurs ont fait exprès. Je trouve incroyable que je sois obligé de poireauter dans cette navette pour cette planète pourrie alors que je pourrais être en train d'espionner les terriens. Comme si cela ne suffisait pas, la mission est classée code rouge. Ce qui signifie que ma réputation est ruinée si j'échoue... Et que j'ai de grandes chances de ne pas en revenir... Sur une planète infestée de kricht, et où il y a de la lave qui coule en permanence, je comprends pourquoi on ne m'a donné qu'un aller.
De désespoir, je commençais à me faire une raison quand les moteurs s'arrétèrent soudainement. Je n'arrivais pas à croire que l'on m'ai refilé un matériel de pacotille pour une mission aussi vitale ! De plus, je suis vraiment nulle en mécanique. J'aurais clairement préféré rester chez moi pour jouer à Minecraft, le jeu le plus mauvais que les terriens aient conçu; mais c'est drôle de sauter dans la lave ou dans le vide. Je descendis, lasse, aux machines pour voir ce qui n'allait pas, le machiniste n'était plus là. Je me retournai et vis une goutte de sang au mur. La peur m'envahit soudain. Il me semblait que plus le temps passait, plus la tache grossissait. Une voix s'éleva dans mon dos:
"Ne t'inquiètes pas, le machiniste s'est bien défendu".
Je regardai son ombre au mur avant de me retourner... Il ne semblait pas humain, et était très grand comparé à ma taille de Niankah. Sans crier gare, j'ai envoyé un bon coup de pied dans sa direction. Un grand cri de douleur surgit du corps de l'étrange chose qui traînait ici, et qui semblait avoir tué l'autre. Je me retournais, personne... Je commençai à trembler, des pieds à la tête, je suais et me retenais de m'évanouir.
Quoi que, tout compte fait, m'évanouir serait peut-être la meilleure solution : pas de douleur, pas de souffrances. Je voulus m'allonger sur le sol et me laisser mourir quand je compris la manœuvre de mon adversaire, c'était un déspémorphe. Il apparaissait à n'importe quel endroit souhaité, et disparaissait selon ses vœux, sans bouger de son siège. Il nous rendait fou.