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 Nouvelle-Stichomythie nº3- Tel un dauphin [TERMINÉ]

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Tildu
Commandant de Bord
Tildu


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MessageSujet: Nouvelle-Stichomythie nº3- Tel un dauphin [TERMINÉ]    Nouvelle-Stichomythie nº3- Tel un dauphin [TERMINÉ]  Icon_minitime1Sam 11 Fév - 12:20

Tel un dauphin
Nouvelle-Stichomythie (du 13/12/11 au 08/02/12)
Ont participé à cette nouvelle : Tildu, Mema, Pohore, Julie, ttlegend, Tomus, Stelmary, Koulewok et Althéa Vestrit

Elle prit sa respiration. Puis, elle sauta dans l'eau décrivant une courbe parfaite tel un dauphin. Dans l'eau, elle se sentait vivante et capable de tout. La seule chose qui la dérangeait, le seul inconvénient de l'eau était qu'elle devait remonter à la surface pour reprendre son souffle. Elle fit quelques mouvements de brasse dans le but de se rapprocher du fond sablonneux qu’elle apercevait au loin. Quand l'eau lui arriva à mi-hauteur, elle continua son chemin en marchant. Elle fit toutefois attention à ne pas mettre le pied sur un oursin car il y en avait beaucoup à cet endroit. Après en avoir ramassé deux ou trois, qu'elle rajouterait à sa collection, et sans dommage aucun, elle put enfin poser ses pieds sur le sable chaud. Mais tout de suite, un désir incontournable de retourner dans l'eau se fit ressentir.

En effet, en face d'elle sur la plage l'attendait un animal qui n'avait pas l'air très sympathique. Il montrait ses crocs, et la regardait d'un air menaçant. Apeurée, par réflexe, elle lui lança un premier oursin. Apercevant la lueur irritée dans les yeux de la bête, elle fit volte-face et replongea vivement dans l’eau. Mais à sa grande surprise, dans l'eau l'attendait un gros poulpe visqueux. Se sentant menacée de tous les côtés, elle s'arrêta quelques centièmes de seconde, pour réfléchir. Puis avec l'élan d'un boulet de canon, elle plongea le plus près possible du sable, nageant avec énergie vers le large, récoltant des oursins sur tout son corps, en espérant dépasser le poulpe...
Quand elle se fut éloignée d'une quinzaine de mètre, elle reprit son souffle et regarda derrière elle. Le poulpe était loin donc, rassurée, elle tourna la tête et fit face à un énorme requin blanc.
Stupéfaite, elle regarda les quatre obstacles : la bête sur la plage, les oursins, le poulpe et maintenant, le requin, et commença à se poser quelques questions sur cette mer paisible qu'elle connaissait si bien. Mais sans avoir le temps de trop s'attarder, elle prit ses jambes à son cou et traversa au pas de course la grande plage, vers la forêt qui la bordait. De cette forêt noire et menaçante, pleine de menaces comme de bonnes surprises pour peu qu'on les trouvât, émanait comme une sensation d'insécurité, à laquelle pourtant elle se sentait prête à faire face. Elle connaissait bien cette forêt, mais étant donné toutes les bestioles qu'elle avait croisées jusqu’à maintenant, elle doutait de la sécurité de cette dernière, si tout continuait comme c'était parti.
Un regard effrayé derrière elle, les yeux emplis de larmes, la convainquit de courir en sa direction, malgré ses peurs ; et ce fut toute tremblotante qu'elle arriva à proximité de l'arbre le plus proche qui en faisait partie. S'appuyant sur celui-ci, elle reprit son souffle. Très vite, elle réfléchit à tous les choix qui s'offraient à elle. Sa décision fut prise entre deux solutions: elle pouvait soit retourner par là où elle était arrivée, ce qui ne lui semblait guère judicieux, ou elle s'enfonçait dans cette forêt dont il était possible qu'elle ne voie pas la fin. Encore en maillot de bain, elle se mit à courir parmi les arbres, la bête s'était mise à la poursuivre.

Les branches se perdaient en de longues ficelles n'ayant ni sens ni direction, n'indiquant ni entrée ni sortie, et dans sa tête tournoyaient ses inquiétudes et ses espoirs, tandis que des grognements se faisaient encore entendre derrière elle. Tout à coup, elle s'arrêta net, tentant le tout pour le tout, elle s'empara d'un long bâton et se retourna vers la créature. Celle-ci la regardait, avec des yeux rouges qui tournaient peu à peu au jaune, sans doute de crainte. L'animal avait un visage composé d'un groin en guise de nez et d'une large plissure pour la bouche. Elle n'avait jamais vu quelque chose de ressemblant auparavant. En réalité, ce monstre représentait ses pires craintes.
Elle serra plus fort son bâton, se demandant comment elle oserait essayer de frapper ce dernier.
Mais voyant qu'il s'apprêtait à bondir, elle para violemment la bête. Son bâton cassé en deux, son premier réflexe fut de jeter l'un des bâtons, mais à sa grande surprise, la créature suivit. Soulagée, elle le vit s'éloigner dans la broussaille.

Elle s'en alla, pensant être tranquille, quand la créature revint. Celle-ci déposa le bâton gluant de bave à ses pieds et s'assit, la langue pendante. Devant une créature aussi affectueuse, elle ne sut que faire... pouvaient-ils être amis ? Alors, d'un pas hésitant, elle s'approcha de la bête. Et tendit sa main pour caresser prudemment les excroissances osseuses qui pointaient sur le dos de l'animal. Celui-ci semblait apprécier : il ronronnait comme un chat... Elle comprit avec soulagement que la bestiole était devenue son compagnon de route, et se remit à marcher, son nouvel allié à ses côtés. Après tout, la vie est moins difficile quand on a un ami. C’est comme si un poids s’était détaché d’entre ses côtes fragiles. Bon, allez, maintenant, qu'allait-elle bien pouvoir faire ?
Le jour se coucha, et elle décida qu'elle dormirait ici, peu importe s'ils s'inquiétaient de l'autre côté de l'eau. Avec son nouveau compagnon, elle n'avait plus peur de la forêt, il dissuaderait toute bête de l'approcher de trop près. "Il faudrait que je te trouve un nom".

Et puis tout à coup, sans raison précise, elle commença à douter de ses intentions. Elle regarda la bête dans les yeux, elle n'avait plus l'air méchante. Et pourtant, quelques secondes plus tard, la bête lui sauta dessus, et la lécha affectueusement. Elle éclata de rire et se mit à jouer avec son nouvel ami. "Girou", elle l'appellerait "Girou" ; ce nom lui était venu d'un coup, car ses humeurs changent comme une girouette, c'était bête, mais elle ne pouvait plus penser à un autre nom. Trêve de plaisanterie : sous la nuit étoilée, elle s’endormit paisiblement.

Si elle avait su ce qu'elle découvrirait en ouvrant les yeux le lendemain matin, elle aurait peut-être prit plus de précaution pour se trouver un lit. Dès que les premières lueurs s'affichèrent dans le ciel, elle ouvrit les yeux et se trouva nez à nez avec une bonne demi-douzaine de grosses bêtes, qui ressemblaient fortement à Girou, sauf qu'eux, ils n'avaient pas du tout l'air gentil. Girou semblait affolé, ne savait plus quoi faire face à ce dilemme: d'un côté, il se devait de protéger son amie, mais de l'autre, il ne pouvait attaquer ses semblables. Finalement, il prit sa décision, son amie se trouvant seule face à ses gigantesques frères, et grogna sur eux, leur faisant comprendre qu'ils devaient reculer. Ceux-ci, supérieurs en nombre, profitèrent de cet avantage et le tuèrent avec une cruauté hors du commun. Désespoir du deuil à son apogée la plus fraîche !

Puis soudain, elle sortit haletante de son cauchemar et se retrouva attachée dans une cabane en bambou plongée dans le noir. Où était elle ?, où était son ami Girou ?, était il-mort ?, comme elle l'avait vu quelques heures auparavant, se faisant déchiqueter par ses semblables, qui l'avait amenée ici ?, toutes ses questions se bousculaient dans sa tête, sans qu'elle n'y comprenne rien. Les minces filets de lumières qui pénétraient jusqu'ici à travers le bambou se coupèrent, comme si quelqu'un passait devant, intuition qui fut confirmée par des bruits de pas d'un homme, sans doute imposant. Affolée, elle se mit à tirer sur les liens qui la retenaient au mur de bambou. Elle aurait voulu hurler, mais le bâillon la condamnait à rester silencieuse.

Soudain, on poussa la porte de la cabane, et une ombre se profila sur le pas de cette dernière. Ce fut une femme qui, à sa grande surprise, arriva. Elle était brune et grande, et avait un air dur et sévère. Ses yeux étaient d'un gris inflexible, elle devait avoir la quarantaine. "Enfin réveillée !" cria-t-elle d'une voie qu'on aurait pu confondre avec un aboiement. D'une armoire au-dessus la porte, elle sortit un fouet. "Ces bêtes sont vraiment indressables !" s'écria-t-elle, avant de fixer la jeune fille d'un air méfiant "Toi, ne bouge pas, je m’occuperai de ton cas plus tard". Elle partit, mais, sans s'en apercevoir, elle laissa tomber un petit couteau.

La jeune prisonnière ne dut même pas réfléchir deux minutes pour trouver un plan d'évasion. Cette bonne dame avait peut-être de bonnes intentions à son sujet, mais ces temps-ci, il valait mieux ne compter sur personne : elle allait fuir, c'est tout. Elle se glissa hors de son lit, ou au moins jusqu'à l'endroit que lui permettaient ses liens qui lui tenaient les mains fermement attachées aux barreaux du lit. Après de longues minutes concentrées, elle réussit à attraper le petit couteau du bout de son orteil droit et un sourire s'esquissa sur son visage en sueur. Mais la jeune fille n'étant pas très douée, le manche glissa lentement, et la lame entailla légèrement son orteil. Le bâillon assourdit le cri aigu qu'elle proféra. Sa souffrance n'avait d'égal que sa détermination, et elle fit passer son plan avant ses douleurs. Elle respira un grand coup et tenta à nouveau d’attraper le satané couteau avec ses doigts de pied poisseux de sang.

Finalement, la femme rentra, couverte de sang elle aussi et toisa la fille. Elle soutint le regard le plus longtemps qu’elle put, fronçant les sourcils sans ciller. "J'ai l'impression que la nature m'en veut aujourd'hui, ces bêtes n'ont jamais été aussi féroces" lança la geôlière dans un soupir désespéré... Toujours attachée, la jeune fille essayait de faire glisser le couteau jusqu'à ses mains sans que la femme s'en aperçoive. Elle réussit à attraper le couteau et commença à trancher ses liens, cependant, la femme d'une quarantaine d'années l'aperçu, se rapprocha et se pétrifia d'un seul coup.

"Qu'est-ce que tu fais !? Où as-tu trouvé ce couteau ??" cria-t-elle, son visage devenant soudain d'une blancheur limpide. Ayant fini de se détacher, la jeune fille tenta lui de donner un coup de couteau, mais en vain. La femme évitait avec légèreté et sans aucun effort les coups que la fille lui portait ; elle finit par ricaner. "Eh bien, finalement, tu n'as pas autant de dextérité que lorsqu'on s'était rencontrées, là-bas, dans la forêt où tes amis animaux t'avaient laissée."
Elle finit de rire et attrapa fermement son poignet, le visage dénué de toute émotion. "Tu vas me suivre, et sans dire un mot", lui chuchota-t-elle à l'oreille, et elle la poussa jusqu'à l'extérieur de la cabane. Ce qu'elle vit alors la glaça d'effroi... Des milliers de bêtes semblables à Girou s'entassaient mortes ou à l'agonie autour de la cabane.

Un grognement sourd retenti alors, provenant de l'arrière de la cabane... Un grognement digne d'une bête énorme, dont la force n'avait d'égal que la rage, la jeune fille prit peur, la panique la submergea, le cri retentit de nouveau, plus proche, trop proche, et soudain une petit oiseau jaune tout ridicule sortit de derrière la cabane. Il se mit à rugir tel un lion, et captive et geôlière partirent d'un fou rire incontrôlable. Peut être était-ce l’ébahissement ou la fatigue, mais les deux femmes ne pouvaient plus se contenir.

Et c'est alors que le petit oiseau se transforma en troll et goba la femme. La jeune fille, prenant peur, recula d'un pas, et trébucha sur le corps sanglant d'une des bêtes qui gisaient là. Certaines n'étaient même pas tout à fait mortes et remuèrent faiblement, tandis que le troll, voyant se dessiner un magnifique festin, se détourna de la jeune fille terrorisée, commençant à manger dans un horrible bruit d'os craquants.

La jeune fille se rendit alors compte que le craquement des os formait une musique... La fascination s’empara d’elle et l’entoura de ses doux bras blancs, mais elle ne prit pas le temps de s’attarder sur sa contemplation et fit volte-face avant de s’élancer sur la terre battue. Elle courut avec l'énergie du désespoir mais se prit les pieds dans les poils d'un mammouth géant qui gisait mort à la sortie de la clairière, et elle s’écrasa la tête la première dans une fiente de ce mammouth. "Encore un obstacle, mais que m'arrive-t-il enfin ?" pensa-t-elle.
Tout son corps tremblait, elle ne pourrait plus résister, trop de choses s'étaient passées en trop peu de temps. Elle continua pourtant à marcher, se cognant contre les arbres, et aperçut enfin une lueur familière entre les troncs obscurs. C'était une lumière jaune presque irréelle. Elle approcha, comme happée, elle se sentait en sécurité, elle connaissait cette lumière. Elle avança de quelques pas : elle connaissait cet endroit ! Elle connaissait le sable, elle connaissait cette plage, elle connaissait ces vagues, elle connaissait cette mer, enfin !!! Se sentant enfin en sécurité, elle plongea, tel un dauphin.

[Un infini merci à Whatsername pour sa relecture et sa correction assidues <3]
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