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 [STICHO] Faillite... fatale

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Mema
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Mema


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MessageSujet: [STICHO] Faillite... fatale   [STICHO] Faillite... fatale Icon_minitime1Dim 15 Jan - 14:50

Faillite... fatale
Nouvelle-Stichomythie (du 18/09/11 au 11/12/11)
Ont participé à cette nouvelle : Tildu, Mema, Julie, Lucie, Sophinetta.M.

Ma main frappa plusieurs fois la porte avant que le propriétaire daigne me laisser entrer. Un vent glacé soufflait dehors, tandis que, à l’intérieur, un air chaud et confortable inondait la pièce.

J'enlevai soigneusement mes bottes pour ne pas abîmer le parquet, avant d'enfiler des chaussons que me tendait une petite fille à la robe rouge, chaude et accueillante comme le feu qui se consumait dans la cheminée. Elle disparut après s'être emparée de mon manteau, et le maître des lieux me fit signe de m’asseoir sur l'imposant divan en soie. Silencieux, je regardai les tableaux qui ornaient les murs, attendant que mon hôte m'expliquât la situation. Il fit les cents pas quelques temps en soupirant, massant son front noble de ses longs doigts fins. Puis il s'assit sur le fauteuil en velours rouge qui se trouvait en face de moi, et me fixa de ses yeux gris.

« L'heure est grave, mon cher. Rien ne va plus, nos affaires vont très mal ; c'est pourquoi je vous ai fait venir ici», affirma-t-il d'un air solennel.

J’acquiesçai, ne pouvant dire un mot. Je me doutais bien qu'il commencerait comme ça.
«Il faut faire quelque chose», continua-t-il, «et pour ça, je voudrais vous présenter quelqu'un...».
Il exigea que la fille aille chercher une certaine «Catherine», qui se trouvait visiblement à l'étage. On entendit depuis le salon les bruits de talons sur les marches en bois de l'escalier.
J'attendais, désorienté, que la mystérieuse Catherine fasse son apparition.
Une chevelure blonde traversa soudain la pièce, soutenue par un corps fin et un visage gracile ; elle portait une élégante robe noire, surmontée d'une veste beige et d'un foulard en soie bleue.
Ce visage m'était légèrement familier. Qui pouvait-ce bien être ? Soudain, un souvenir me traversa l'esprit : New York, le 30 janvier 1997. La trader exceptionnelle qui nous avait sortis d'un gros embarras, oui : Catherine Moury !! Une femme glaciale mais d'un talent sans nom pour ce qui était des affaires. Je lui souris aimablement, mais elle ne daigna même pas me regarder.

«- Je vous présente Mme Moury, peut-être avez-vous déjà fait connaissance auparavant.
- C'est possible», dis-je d'un ton dédaigneux, répondant à son accueil peu chaleureux.
Celle-ci jeta me jeta un bref coup d'œil orgueilleux et je dus me retenir pour ne pas m’énerver et lui apprendre à ma façon les bonnes manières ; je contins ma rage, et lâchai un : «Enchanté, David Asty». Elle prit place dans un fauteuil en daim brun et fixa le feu qui hardait dans la cheminée pendant quelques instants, puis, elle prit la parole.

« Vous savez pourquoi je suis ici. C'est une tâche difficile que je n'ai pas l'habitude de réaliser, mais je voudrais le faire pour vous.» Elle releva d'un coup les yeux, ils avaient pris une lueur nouvelle, douce et humaine.

« - Vous serez bien payée, lui affirma mon supérieur, mais... comment comptez-vous vous y prendre ?
- Ça, ça me regarde, dit-elle, sèchement. Il me faut une réunion de tout le personnel demain !
- Mais où ? rétorqua le chef, qui paraissait soudain écrasé sous l'emprise et le pouvoir de cette femme. Nous avons dû hypothéquer les bureaux ! Nous n'avons plus un rond !»


Soudain, deux coups de feu se firent entendre dans la rue. Nous nous levâmes en vitesse, je courus tirer le rideau.

«Vite vite descendez dans la cave !, souffla la femme. Allez, il n'y a pas un instant à perdre !»
La petite fille rentra subitement dans la pièce, et je la pris instinctivement dans mes bras avant de suivre mon directeur vers une petite porte au bout d'un couloir. Je sentais les veines de mes tempes se gonfler et mon cœur sur le point d’exploser. Nous descendîmes les marches de l'escalier quatre à quatre, et Catherine Moury alluma une bougie sur une petite table en bois foncé ; dans mes bras, la petite sanglotait. La police était probablement arrivée, mais le violent échange de coups de feu n'annonçait rien qui vaille... Nous restâmes silencieux, dans notre cachette. Nous attendions je ne sais quoi, que la police arrive, que quelqu'un nous rassure. Nous nous étions réfugiés dans une petite cave sous la bâtisse, après un dédale de couloirs et d’issues dissimulées. Ça sentait l'humidité, et le froid faisait trembler la petite dans mes bras. Je mourais de peur, oui il faut l'avouer et, bien que je susse qu'on ne nous trouverait pas, je tremblais autant que cette gamine que je serrais fort dans mes bras.


Je ne pourrais dire combien de temps nous sommes restés dans cette très désagréable situation, jusqu’à ce que mon patron entamât maladroitement la conversation, oubliant son langage soutenu et ses paroles de politesses. «Ouf ! Je crois qu'ils sont partis... Ça m'a foutu la trouille cette histoire !» Personne ne répondit, nous étions encore sous le choc... Catherine Moury se leva alors, épousseta sa robe puis dit de son air pincé en toutes circonstances : «Bon, et bien ! Nous n'allons pas nous éterniser ici.» Nous remontâmes donc les escaliers, silencieux et vigilants. Je me retrouvai le nez sur la robe à peine fripée de cette femme à la bouche en cul de poule, la petite fille sautillait sur les marches avec ce détachement étrange que n'ont que les enfants... Mais un bruit se fit entendre à l'étage. C'était comme l'effritement lent d'une très grosse chose, que jamais auparavant, je ne me rappelais avoir entendue... Mon corps se glaça. La petite fille continuait joyeusement de monter les escaliers, et je dus la retenir en lui priant de se taire. Catherine Moury s'était comme glacée devant, les membres paralysés ; une intuition étrange me tourmentait... Je parvenais à peine à réfléchir, et j'étais incapable d'imaginer ce qui se trouvait en haut de ces marches. Nous retînmes notre souffle, priant pour qu'on ne sente pas notre présence. Soudain, je vis : la pièce était totalement ravagée, des policiers armés jusqu'aux os patrouillaient dans la maison, on ne voyait même presque plus la limite entre la rue et les habitations tellement des brèches avaient été ouvertes au lance-roquette. Un des policiers se retourna, et me voyant, effrayé dans mon coin, il cria quelque chose à ses équipiers dans une langue incompréhensible. Une troupe se dirigea vers moi et me dépassa pour s'engouffrer dans l'escalier comme un nuage d'abeilles. Un homme à moustache, qui paraissait être le chef me fit signe de m'approcher vers lui, un fusil à la main.

«On est pas venu vous chercher, vous ?, cracha-t-il dans un français minable. Où est la femme ?
- Il n'y a pas de femme ici», répondis-je avec assurance, m'étonnant de la protéger.

- Moury !! Elle est où Moury !!

- Je ne comprends pas, fis-je naïvement. Je ne connais aucune Moury.

- Eh, on voit qu'tu mens, et tu mens mal !! On lui fera pas de mal !! », répliqua-t-il dans son français toujours aussi pathétique. Je ne sus quoi répondre à cette accusation, et je fis mine d'être déconcerté. « Elle est à l'étage. », articulai-je.

Sur ce, l’homme m’adressa une grimace obscène et tira sur moi. Abasourdi et étonné, tel un oiseau qu'on abat, je m'écroulai lamentablement sur le sol, la mine encore stupéfaite. Mes dernières pensées allèrent vers la petite fille, qui serait bientôt dans le même état que moi, où personne ne pourrait plus jamais plus nous éveiller. Et je laissai dans une douce torpeur les ténèbres envahir mon champ de vision...
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